Pour les bravos de l’empire – L’île de la Réunion des années 1939-1945

Jean-François SAMLONG. Jacaranda – La Réunion et son histoire. Roman. 1987. 9782904470059

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Jean-François SAMLONG

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4ème de couverture
Le gouverneur Aubert était considéré par tous comme l’empereur de l’île. C’était un homme froid, orgueilleux, autoritaire, et ce soir-là, en offrant le premier banquet de l’année aux notables de la ville, il savait pertinemment que tous seraient à ses pieds. Il attendait ses invités, un petit sourire narquois au coin des lèvres, plus sûr de lui que jamais. L’Italie était entrée en guerre contre la France qui s’écroulait sous la mitraille des blindés allemands. Là-bas, c’était le fracas de la guerre et de la défaite, ici l’attente d’un triomphe et l’on savourait le feu intérieur du patriotisme. Les médailles et décorations, celles de 14-18, fleurissaient sur la poitrine des Anciens Combattants. Quant aux jeunes, ils n’attendaient qu’un seul mot d’ordre pour se jeter dans la bataille. Les filles brodaient sur de fins mouchoirs le prénom de leur fiancé, en écoutant d’une oreille attentive le cri de guerre lancé sur Radio Saint-Denis par une voix nasillarde.

Terre arrachée

Jean-François SAMLONG. Union pour la défense de l’identité réunionnaise (Udir) – Anchaing. Roman. 1982

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Présentation de l’auteur
Seul le sorcier Ombiasy, le gardien de la tradition sous ce ciel inconnu, n’avait rien oublié des coutumes. Souvent, à la tombée de la nuit, quand la lune était montante, il prenait Tsiilaba sur ses genoux et lui contait les légendes des crocodiles, lui murmurait à l’oreille un chant funèbre, quelques fables, avant de le faire rire avec des proverbes : ” Le chant d’un coq sur le marché n’est pas une marque de courage, mais un signe de regret pour le pays qu’il a quitté”, “dans la vie, il faut faire comme le canard : celui qui conduit les autres est celui qui crie le moins”, ou encore ” la pintade qui entre dans une forêt ne peut plus avancer ni retourner sur ses pas : ses ailes sont brisées. Elle s’arrête et regrette de ne pas voir ses parents”. Pendant ce temps, Satoka labourait la terre de son potager de ses mains, jetant un œil inquiet, à chaque minute, vers le sentier qui menait à leurs gourbis, pour surprendre l’arrivée de Fanony. Le sorcier Ombiasy, en jouant avec son amulette, se demandait avec nostalgie si leurs ancêtres avait déjà entendu le chant des Antandroy qui vivaient dans les camps. Il se disait aussi que la poule ne commettait une faute en vivant dans le coin, car c’était la partie qui lui était réservée. Chacun d’eux avait son petit coin et y demeurait, replié sur lui même. Fallait-il signer un nouveau contrat d’engagement ou fallait-il demander son rapatriement au pays de la brousse et de la savane ?