Boris GAMALEYA

Poète (1930-2019)

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Boris Gamaleya naît le 18 décembre 1930 à Saint-Louis de La Réunion d’une mère créole et d’un père ukrainien tôt disparu. Après ses premières années à Makes, Boris grandit à la Rivière Saint-Louis.
Adolescent tourmenté, il est marqué par sa découverte des œuvres de Leconte de Lisle.
Suivent des études secondaires au Lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis de La Réunion comme boursier, puis des études supérieures dans l’hexagone (Avignon, Aix en Provence, Paris) jusqu’à l’obtention d’une licence de russe à la Sorbonne. Il y découvre la poésie de Césaire et de Saint John Perse.
À son retour en 1955 avec sa femme Clélie, professeur de lettres et auteure, il enseigne le français et publie ses premiers poèmes dans la presse.
Engagé auprès du parti communiste réunionnais, il est muté d’office en région parisienne au titre de l’ordonnance dite « Debré » (15 octobre 1960), exil qui dure douze ans. Durant cette période il entreprend des recherches sur le lexique de la langue créole qui sont quotidiennement publiées de 1969 à 1972 (Témoignages).
Après une grève de la faim collective (Janvier 1972), il rentre à La Réunion et publie en 1973 son premier ouvrage, Vali pour une reine morte qui fait date dans la littérature. Ce retour dans l’île est pour Boris Gamaleya l’occasion de recueillir auprès des conteurs réunionnais, une très grande partie de leurs trésors oraux et d’animer autour de revues (Bardzour, Fangog, Réalités et perspectives réunionnaises..) un cercle de jeunes intellectuels et poètes réunionnais passionnés par les recherches mettant à jour et valorisant leur identité créole.
Si le combat est encore au coeur de son second recueil La mer et la mémoire – Les langues du magma (1978), il s’éloigne du parti communiste réunionnais (PCR) et du militantisme en 1980, pour désormais porter son engagement sur le terrain d’une « géopoétique » étendue au monde entier.
Il publie successivement une pièce de théatre Le volcan à l’envers, Madame Desbassyns, le Diable et le Bondieu (1983), puis un recueil de poésies Le fanjan des pensées ouZanaar parmi les coqs (1987).
Installé à La Plaine des Palmistes en 1990, il approfondit son expérience d’une « cosmopoétique » originale rattachée aux entreprises spirituelles universelles : présocratique, chrétienne, soufie, hindoue, chinoise, japonaise… avec Piton la nuit (1992), Lady Sterne au Grand Sud (1995), avant un oratorio Ombline ou le volcan à l’envers (1998) et un « roème », L’île du Tsarévitch (1998).
Cette écriture féconde se poursuit dans les recueils suivants : L’arche du comte Orphée ou Les ailes du naufrage (2004), Jets d’aile. Vent des origines (2005), Le Bal des hippocampes (2012), L’entrée en Météore ou l’étoile à doublecoq (2012).
Il quitte la Réunion en 2012 avec Clélie souffrante pour s’établir à Barbizon auprès de leur fille aînée. Son dernier ouvrage Terrain letchi ou Piton Gora – La douce chair des Nombres… Plus bas que l’ethiopie – L’orthodoxie créole est publié en 2016.
Boris Gamaleya s’est éteint le 30 juin 2019 entouré par les siens.
Nommé au grade de chevalier dans l’ordre des arts et des lettres par le ministre Jack Lang en mai 1985, il est fait officier en mai 2000 par la ministre Catherine Tasca.
Etudiée par de nombreux universitaires, l’œuvre de Boris Gamaleya fait l’objet d’un colloque international en 2004 (Université de Nice).
Le poète est l’invité d’honneur en 2005 du Centre national du livre (CNL), du marché de la Poésie et de la Maison de la Poésie de Paris et en 2015 celui des éditeurs réunionnais au 37ème Salon du livre de Paris.
A l’occasion du retour des cendres du poète dans son île natale le 20 septembre 2021, une 3ème édition de Vali pour une reine morte paraît aux Éditions Wallâda et dix jours d’hommages (21-30 septembre 2021) lui sont consacrés à travers l’initiative « La Décade Boris Gamaleya » dont Danielle Barret est la commissaire et La Réunion des Livres, l’association support.

30/08/2021