Les révélations du Grand Océan – Livre V – les avènements sidéraux

Jules HERMANN (Texte) – Nicolas GÉRODOU (Directeur de la réédition). Le corridor bleu. Essai. 2017 (1927). 9782914033718

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Le corridor bleu
Nicolas GÉRODOU

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4ème de couverture
Chef-d’œuvre inconnu de la littérature réunionnaise, les Révélations du Grand océan forment le testament spirituel de Jules Hermann. Acteur majeur de la vie politique, culturelle et scientifique au tournant du vingtième siècle, ce singulier personnage fut tour à tour notaire et historien, maire de Saint-Pierre et éphémère président du Conseil régional, ardent polémiste et défenseur avant l’heure de l’identité réunionnaise, voire de l’autonomie politique de l’île, Hermann est avant tout un merveilleux écrivain polygraphe, un penseur iconoclaste. L’île deviendra, dans sa pensée, l’ultime vestige d’une civilisation disparue, et de son continent invisible, la Lémurie. La lecture des « merveilleux dictionnaires » franco-malgaches des Révérends Pères achève de convaincre Jules de cette première révélation : la langue maternelle créole est, avec le malgache qui l’a enfantée, la dernière relique de la langue originelle de l’humanité.
À partir de cette méditation des langues, Hermann invente une extraordinaire utopie linguistique, un langage imaginaire et universel, qui lui permet de lire, dans les noms de la carte du monde, les fragments de l’épopée préhistorique du peuple lémurien, parti à la conquête de la planète à bord de continents en dérive… Premier livre des Révélations, Les Avènements sidéraux sont un avatar postmoderne du récit de science-fiction. Pas de descriptions d’un univers de fantaisie, comme dans la Lémurie de Cendrars, ou celle de Chazal, mais une enquête ponctuée de tonitruantes révélations, où l’on voit l’auteur mener une enquête scrupuleuse, se lancer à la recherche de la préhistoire perdue de l’humanité — sans doute aussi de la sienne propre.
Travaillé par un eros scientifique, cet austère rationaliste sera amené à accepter les sidérantes visions que lui procure la rêverie savante. Qu’il tente en effet de recouvrer la parole perdue de l’enfance par« la langue des nénénes », ou qu’il élabore une vision renversante du viol primitif de la planète par « un corps errant dans l’espace », Jules Hermann ouvre, dans ses sidérations, la porte au rêve du grand lecteur, à l’éblouissant imaginaire des sciences — dont il aura été le poète explorateur.
Édition établie par Nicolas Gérodou.