Archives de catégorie : La Réunion (France)

Gilles GÉRARD

Anthropologue et historien

 Site La famille esclave à Bourbon (Île de La Réunion)
 gilles.gerard.974@gmail.com
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A La Réunion depuis 1981, Gilles Gérard multiplie les approches des sociétés de l’Ouest de l’océan Indien. Après des travaux en langue et culture chinoise, dans sa déclinaison india-océanique sur Les Réunionnais d’origine chinoise (1986), puis Les Seychellois d’origine chinoise (1988), il entame une formation en anthropologie qui aboutit en 1996 avec une thèse sur Le choix du conjoint en société créole soutenue à l’Université de La Réunion.
Dès 1994 il commence un partenariat avec le Musée Stella Matutina, en particulier pour l’exposition Visages de l’usine avec le photographe Yann Arthus Bertrand et l’édition d’un catalogue sur les anciens ouvriers de cette usine sucrière.
Responsable pédagogique de cette structure muséale, il multiplie les participations à diverses expositions dont Café et esclavage, en 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition, puis Photos d’hier, regards d’aujourd’hui, mémwar, mounwar, en 2003.
Il effectue ensuite durant plusieurs années des recherches historiques sur les familles esclaves dans le cadre d’une thèse en histoire, sous la direction de Sudel Fuma, soutenue en 2011 à l’Université de La Réunion.
Dans une recherche permanente de compréhension des particularités et des structures de la société réunionnaise, il aborde sous des angles souvent plus historiques qu’anthropologiques certaines des « faces cachées » ou méconnues de cette société.
Cela se concrétise par de nouveaux ouvrages, toujours aux Éditions L’Harmattan.
Suite aux commémorations du 150e anniversaire de la révolte des esclaves de Saint-Leu, un travail de recherche poussé, à la suite des travaux de Sudel Fuma, permet la découverte de nouvelles données sur cet événement et propose une grille de lecture particulière ; cela se retrouve dans le titre même de l’ouvrage paru en 2015 : La guerre de 1811 ou la révolution des esclaves de Saint-Leu en 1811.
L’intérêt pour les formes de résistances à l’esclavage, présent dans la recherche sur les familles d’esclaves et sur la révolte, se décline à nouveau avec la parution en 2016 du livre Des esclaves sous le fouet, le procès Morette à l’ïle Bourbon, écrit en collaboration avec la romancière Martine Grimaud. Ce livre, basé sur des archives complètes d’un procès d’assises en 1846, en particulier de nombreux témoignages d’esclaves victimes « d’actes de barbarie et de traitements inhumains », présente une structure particulière, combinant analyse historique, documents d’archives et récits de fictions sur la vie des esclaves décédés.
L’ouvrage sur le récit de vie de Franswa Sintomer, militant culturel réunionnais, s’inscrit à la fois dans l’histoire de la départementalisation depuis la seconde moitié du 20ème siècle mais également dans l’analyse des processus de résistance, base de l’action de ce personnage.
Ses recherches actuelles, toujours dans les mêmes orientations, portent sur des engagés oubliés de la mémoire collective, des Polynésiens venus peupler La Réunion dans la décennie suivant l’abolition de l’esclavage.

Les nègres du Pacifique Sud – Histoire des Polynésiens engagés-esclaves à La Réunion (4ème de couverture du dernier ouvrage)
Kidnappés sur des îlots sablonneux dans des archipels du Sud de l’océan Pacifique, quelques dizaines d’hommes et de femmes vont être déportés, après un très long périple, jusqu’à l’île de La Réunion où ils seront qualifiés d’engagés volontaires pour cinq ans. Cet ouvrage relate leur histoire méconnue, depuis l’embarquement à bord d’un bateau anglais, le Sutton, jusqu’à leur arrivée dans les champs de canne à sucre de cette île de l’océan Indien. Elle se poursuit par leur lente agonie, quelques mois pour la plupart, dans cette société coloniale raciste.

Manifestations
2019 Salon du livre Athéna de Saint-Pierre (La Réunion)
2018 Kabar Lire La Kréolité – Salon du livre des mondes créoles (Le Port – La Réunion)

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01/06/2019

Nicolas GÉRODOU

Poète, traducteur et critique

 nicolas.gerodou@ac-reunion.fr
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Poète, traducteur, critique, Nicolas Gérodou dirige la réédition des Révélations du Grand Océan de Jules Hermann. Il est notamment l’auteur de recueils poétiques et d’une anthologie traduite de la poésie orale de Madagascar. Membre du collectif Lerka, il enseigne à l’Ecole supérieure d’art de La Réunion (ESAR). il participe également à la revue Lettres de Lémurie.

Lettres de Lémurie # 3 (4ème de couverture du dernier ouvrage)
Selon Jules Hermann, un continent aurait émergé autrefois, « en forme de croissant, qui s’étendait de l’océan Indien à la Patagonie, partant du sud de Ceylan, englobant les Mascareignes et Madagascar[…] ». Ce continent mythique dépositaire d’un rêve d’une humanité lémurifique, à notre propre (dé)mesure et selon nos préjugés, est la Lémurie. Un continent littéraire qui se révèle dans une revue. Les auteurs écrivent depuis La Réunion, depuis l’Île Maurice, depuis Madagascar ou Les Comores, ou d’ailleurs, et se sont reconnus dans cet appel à la fraternité littéraire lémurifique. 25 textes inédits (nouvelles, extraits de roman, poésie) de 25 auteurs reconnus ou émergents. Monique Merabet, Irchad Ramiandrasoa R., Frédérique Trigodet, Nadjim Mchangama, Catherine Pinaly, Johary Ravaloson, Amal Sewtohul, Jean-François Samlong, Ben Arès, Marie-Claude Barbin, Nassuf Djailani, Railovy, Alexandra Bisson, Bertrand Runtz, Mahamoud M’Saidie, Ananda Devi, Hamintsoa Rabemandimby, Jean-Louis Robert, Benoit Rakotovao, Saindoune Ben Ali, Monique Séverin, Christian Estèbe, Nicolas Gérodou, Aina Randrianatoandro, Mathieu Jung.

Manifestations
2023 Salon du livre péi (Saint-Paul – La Réunion)
2022 Salon du livre péi (Saint-Paul – La Réunion)
2022 Salon du livre Athéna de Saint-Pierre (La Réunion)
2021 Salon des auteurs et éditeurs péi (Saint-Paul – La Réunion)

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07/06/2021

Jean-Claude GHIO

Auteur

 jeanclaudeghio.auteur@gmail.com
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Jean-Claude Ghio voit le jour en 1958, quelque part dans le douzième arrondissement de Paris. Ses parents, totalement absorbés par le cours tumultueux de leur couple, le déposent provisoirement en nourrice en Bretagne. Il vient d’avoir deux ans. Sa mère ne réapparaît que douze ans plus tard, quelques jours après le décès prématuré de son père.
De cette enfance atypique sur les rives du Golfe du Morbihan, il conserve, ancré en lui, un attachement très fort à cette terre d’Armorique, si riche en traditions et à l’identité culturelle à nulle autre semblable.
Collège et lycée derrière lui, il intègre l’École normale de Vannes, après un passage fantaisiste par la Faculté de médecine de Rennes, où il brille surtout par ses absences, trop occupé à gambader sur les chemins de la liberté.
Devenu Instituteur, il se prend vite de passion pour les élèves que le système scolaire a du mal à intégrer. Du Morbihan jusqu’à Tahiti et puis enfin à La Réunion, où il enseigne pendant sept ans dans une école des Hauts, sa carrière tout entière leur est consacrée.
Parallèlement, Jean-Claude Ghio est aussi un passionné de théâtre et de littérature. Membre actif de la scène amateur, il se produit sur les planches pendant plusieurs années.
Quand sonne l’heure de la retraite, sa passion pour les livres l’entraine assez naturellement vers l’écriture, à laquelle il a enfin le temps de s’adonner, le regard jamais très loin de cet océan Indien sur les hauteurs duquel il est installé depuis 2014.
Son premier roman Fils de pleutres, qui revisite de manière fictionnelle cette enfance tronquée et les errements coupables de ses parents, est publié aux Éditions Vérone en 2023.

Fils de pleutres (4ème de couverture du dernier ouvrage)
Le soir de l’enterrement, Marthe entra dans ce refuge glacial où j’avais mes habitudes. Elle me fixa pendant de longues secondes, attendant de moi une parole, ou qui sait un geste, dont je fus cependant incapable, alors même que tout aurait dû concourir aux effusions.
Désarçonnée par mon mutisme, elle parut un instant hésiter sur la conduite à tenir, avant de s’éclipser, l’air interdit. Nous n’en reparlâmes jamais, mais cette brusque paralysie émotionnelle me poursuivrait longtemps, criblant de mines nos espaces communs, empoisonnant insidieusement nos échanges jusqu’à leur extinction.
Abandonné par une mère indigne, trahi par un père immature jusqu’à l’autodestruction, projeté dans la vie d’une femme contre son gré, je me demande encore aujourd’hui si ce fut une enfance, ou seulement sa trompeuse apparence.

Manifestations

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23/02/2023