Monique SÉVERIN

© Thierry Hoarau

Auteure

 moniqueseverin.run@gmail.com
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Née à La Réunion, co-rédactrice de la première édition du Dictionnaire Kréol-Français (Océan Editions, 1987) d’Alain Armand, Monique Séverin milite en faveur de la reconnaissance de l’identité réunionnaise. Elle suit un fil rouge, celui de la difficulté à se penser dans des univers « bâtards », incertains, hantés par l’esclavage, mais susceptibles d’enfanter le meilleur. Représentation littéraire des tensions qui habitent une société plurielle peinant à se définir, mais aussi volonté de marquer, dans l’écriture, lesdites tensions, par l’usage du français, du créole, et d’une langue tierce.
Némésis et autres humeurs noires (Editions Caribéennes, 1989), un recueil de nouvelles, met en mots les séquelles de l’esclavage. Dans les poèmes en créole parus dans un collectif, Zétoil katrèr, (UDIR, 1990) c’est de transmission et d’amour qu’il s’agit : être réunionnais(e), sereinement, dans l’acceptation de ce dont nous sommes pétris, tel est le message. Ce positionnement réapparaît dans Femme Sept peaux (L’Harmattan, 2003), un conte philosophique. Madame Sans Langue, paru en 2013 dans Nouvelles de La Réunion (Magellan, Miniatures), histoire d’une spoliation douloureuse, interroge les silences, refuge ou résistance, comme dans Parle pas, nouvelle parue en 2018 dans Lettres de Lémurie #1, chez Dodo vole. Aliénation et difficulté de se dire apparaissent aussi dans Huiler les mots, in Les mots d’une île à l’autre, UDIR.
Opus incertum est un texte poétique « expérimental » paru en 2014 chez Surya Editions : écrit dans une langue usant des étymologies permettant de transcrire un réel complexe, l’ouvrage pointe les contradictions qui hantent l’univers réunionnais dans ce qu’elles ont de néfaste mais aussi de prometteur. Avec Bad nénène et Elle, la mère, in Nénènes, porteuses d’enfance, collectif paru chez Petra en 2017, Monique Séverin s’intéresse à la nénène, une figure féminine particulière.
Dans le droit fil de la réflexion de l’auteure, La Bâtarde du Rhin, roman paru chez Vents d’ailleurs en 2016, évoque la « honte noire » et les métis nés d’Allemandes et de soldats des forces coloniales françaises envoyés en Rhénanie en 1918.
Kozima est une « bâtarde du Rhin », terme méprisant utilisé après la Première Guerre mondiale pour désigner les enfants nés d’Allemandes et de soldats noirs. Persécutée par le régime nazi, menacée de stérilisation, elle survit à la guerre et entreprend de remonter à la source du mal, à son origine réunionnaise. Comprendre comment un régime, eugéniste ou esclavagiste, peut disqualifier un être humain, telle sera la quête de l’héroïne.
De l’eau ou la Sisyphe africaine, paru in Lettres de Lémurie #2, chez Dodo vole est un extrait du roman publié par Projectiles Éditions en 2022 sous le titre La peine de l’eau ou Sisyphe l’Africaine. Son roman obtient le Prix Agnès Geneau 2023 au Salon du livre Zarlor (L’Étang-Salé).

La peine de l’eau ou Sisyphe l’Africaine (4ème de couverture)
Au bord d’une piscine, Marie fait fermenter sept jus, autant que d’enfants nés du papa parti guerroyer, plus un pour le non-né. Elle, dont le propre père était engagé à Diên Biên Phu au moment de sa naissance, tente d’abolir chaînes et liens délétères au milieu de cette île de l’océan Indien, La Réunion. L’histoire singulière rejoint alors le récit collectif. Marie règle son compte à l’eau qui cerne et qui a propulsé sa mère en terre violente. Sisyphe assiégée par les préjugés, elle est condamnée à recommencer à chaque vague l’absurde de l’identité imposée. « Ni ni » qui se désire noire, refuse d’être prisonnière de l’apparence et du genre. Mais ni la société, trop lâche, ni la mère, trop saturée, ne l’entendent de cette oreille. Ses sept jus tour à tour acides, suaves, onctueux, aigres ou amers, révèlent la réalité d’une île qui existe autrement que par son volcan, ses requins et la beauté convenue de ses femmes.

Prix et distinctions
2023 Prix Agnès Gueneau pour La peine de l’eau ou Sisyphe l’Africaine
2022 Nomination au Prix Flamboyant – Livre réyoné pour La peine de l’eau ou la Sisyphe africaine
2022 Finaliste du Prix Vanille – Oeuvre de fiction pour La peine de l’eau ou la Sisyphe africaine
2017 Sélection Prix du Roman Métis des Lycéens pour La Bâtarde du Rhin

Manifestations
2022 Salon du livre péi (Saint-Paul – La Réunion)
2022 Salon du livre Athéna de Saint-Pierre (La Réunion)
2019 Salon du livre Athéna des Saint-Pierre (La Réunion)
2019 Étonnants voyageurs – Festival international du livre et du film de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
2018 Étonnants voyageurs – Festival international du livre et du film de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
2017 Salon du livre Athéna de Saint-Pierre (La Réunion)
2017 Salon du livre de Paris
1990 Salon du livre de Paris

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10/09/2019

Lettres de Lémurie # 5

Collectif. Dodo vole. Revue littéraire francophone. 2022. 9791090103733

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Dodo vole
Saindoune BEN ALI</a
Alexandra BISSON</a
Brigitte MASSON
Monique MERABET
Catherine PINALY
Johary RAVALOSON
Monique SÉVERIN
Dominique TELLIER

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4ème de couverture
Selon Jules Hermann, un continent aurait émergé autrefois, « en forme de croissant, qui s’étendait de l’océan Indien à la Patagonie, partant du sud de Ceylan, englobant les Mascareignes et Madagascar[…] » Ce continent mythique dépositaire d’un rêve d’une humanité lémurifique, à notre propre (dé)mesure et selon nos préjugés, est la Lémurie. Un continent littéraire qui se révèle dans une revue.
Présentation des auteurs :
Ils écrivent depuis La Réunion, depuis Maurice, depuis Madagascar ou Les Comores, ou d’ailleurs, et se sont reconnus dans cet appel à la fraternité littéraire lémurifique.
24 textes inédits (nouvelles, extraits de roman, poésie) de 24 auteurs reconnus ou émergents.

Les auteurs :
Marie RANJANARO pour Angatra
Dominique TELLIER pour Peindre au noir
Brigitte MASSON pour Modus Vivendi
RAZANABARATRA – Johary RAVALOSON (Traduction) pour Hasohaso ho an’Ingaly – Hommage à Njaly
Catherine PINALY pour Ce que la vie nous donne
Nirina RALANTOARITSIMBA pour Le gardene du tombeau
Aurélia COULARY pour Tout sera immense
Irchad RAMIANDRASOA R. pour I can’t breathe
Monique MERABET pour L’escale
Saindoune BEN ALI pour Par ailleurs
Frédérique TRIGODET pour Basse-cour
HOBIANA – Johary RAVALOSON (Traduction) pour Fanaiga la vitra – Commande à distance
Monique SÉVERIN pour Tsunami
Jeanne Élise FONTAINE pour Varatraza (extrait de roman)
Hery MAHAVANONA pour Retrouvailles
Alexandra BISSON pour Pandémie
IZIKA pour Citronnade
Bertrand RUNTZ pour Villa Kitoko
Marie BIROT pour Beyond Siav
Mompianina RANDRIA pour Le détonateur
Elire YBOS pour États de marche
Amal SEWTOHUL pour Dan Dilo et La nageuse
Mirana RAJOHARISON pour Raivo
Mathieu JUNG pour Solo sur la Plaine

La peine de l’eau ou Sisyphe l’Africaine

Monique SÉVERIN. Éditions Project’îles – Roman’Tantara. 2022. Roman. 9782493036087. Prix Agnès Gueneau 2023 – Finaliste du Prix Vanille – Oeuvre de fiction 2022 – Nomination Prix Flamboyant – Livre réyoné 2022

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Éditions Project’îles
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4ème de couverture
Au bord d’une piscine, Marie fait fermenter sept jus, autant que d’enfants nés du papa parti guerroyer, plus un pour le non-né. Elle, dont le propre père était engagé à Diên Biên Phu au moment de sa naissance, tente d’abolir chaînes et liens délétères au milieu de cette île de l’océan Indien, La Réunion. L’histoire singulière rejoint alors le récit collectif. Marie règle son compte à l’eau qui cerne et qui a propulsé sa mère en terre violente. Sisyphe assiégée par les préjugés, elle est condamnée à recommencer à chaque vague l’absurde de l’identité imposée. « Ni ni » qui se désire noire, refuse d’être prisonnière de l’apparence et du genre. Mais ni la société, trop lâche, ni la mère, trop saturée, ne l’entendent de cette oreille. Ses sept jus tour à tour acides, suaves, onctueux, aigres ou amers, révèlent la réalité d’une île qui existe autrement que par son volcan, ses requins et la beauté convenue de ses femmes.